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Palestiniennes
10 juin 2003 - Naplouse - Cisjordanie.
Veuve du camp de réfugiés de Balata, dans la périphérie de Naplouse, tenant le portrait de son fils de 19 ans tué en mai 2003 lors de l'attaque suicide d'une colonie juive de Cisjordanie.
Aprés le décés de son mari, en 1990, cette femme dut élever seule ses 6 enfants. Réfugiée à Balata, elle consacra ses économies à la construction de leur maison, au coeur du camp. Ni la mère, ni les frères et soeurs ne connaissaient les intentions de leur frère ou fils. Le jeune homme avait quitté la maison familiale la nuit du drame sans réveiller ses proches. Lorsque les leaders locaux du Hamas vinrent lui rendre visite après la mort de son fils, elle les injuria et les renvoya. Lorsqu'elle parle de son fils, elle dit que "Dieu a choisi qu'il soit martyr, mais quelle mère ne préfèrerait pas qu'il soit encore en vie ?". Trois mois avant, son fils aîné avait été arrêté en possession d'explosifs et a été condamné à sept ans de prison. Un autre de ses fils, âgé de 14 ans, a été interpellé au checkpoint quelques jours après la mort de son frère. Il est détenu en toute illégalité puisqu'aucun forfait ne lui était reproché. Depuis trois semaines, la famille n'en avait aucune nouvelle depuis. Enfin, les soldats israéliens lui firent part de l'ordre de destruction de leur maison, comme c'est le cas après une attaque palestinienne. Avant mon départ, les derniers mots de cette femme furent : "La maison, ce n'est rien à côté de la vie de mes enfants. S'ils la détruisent, je planterais une tente sur les ruines et vivrais là car c'est chez moi, mais ce n'est pas très important. Vous savez, nous voulons la paix, nous voulons vivre avec les Juifs. Mais nous voulons une paix équitable, vraiment vivable, pas comme actuellement. Il me semble que ce n'est pas trop demander car nous sommes quand même chez nous ici, en Palestine."

Pierre-Yves Ginet / TaÔga  
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